Corrida
La violence des attaques du Bataclan à Paris en 2015 déclenchent chez Audrey Gaussiran une urgence de créer. La barbarie qui touche alors la scène artistique suscite une réflexion sur la guerre et le terrorisme, c’est le début du projet Corrida.
Inspirée par les traditions espagnoles, du flamenco et de la tauromachie, la chorégraphe et danseuse tisse un parallèle entre ce sport tragique et la guerre. Quel parti prendre? Le toréador à fière allure incarnant le leader mondial ou le taureau rebelle à la force brute et à l’instinct de survie? Et les victimes collatérales dans tout ça?
Dans un assemblage de danse flamenca, contemporaine, africaine et orientale, ce solo explore la violence, la bête en nous, l’ivresse du pouvoir, mais aussi l’humanité dans les moments les plus sombres. Sur scène, la danseuse passe d’un personnage à l’autre, devenant tour à tour toréador, taureau et aussi Femme, victime en marge des conflits.
La trame narrative est supportée par un élément scénographique lourd de sens : l’eau. Source de vie et de mort, elle apaise la soif du taureau, lave le corps de la femme ou devient le sang dans lequel baignent les victimes. Anticiper, comploter, persuader, se battre, tuer, mourir et renaître de ses cendres pour recommencer l’Histoire.
Dans une guerre métaphorique, le toréador et le taureau luttent jusqu’à la mort, laissant derrière eux des âmes blessées. Un écho chorégraphique aux conflits en dehors de l’arène.
Crédits
Chorégraphe / interprète : Audrey Gaussiran
Oeils extérieurs : Inka Strobl (chorégraphie), Menka Nagrani (dramaturgie)
Costume : Rebecca Rowe
Éclairages : Rachel Réard
Conception sonore : Joannie Labelle
avec les musiques d’Alex Cattaneo, Jorge Miguel et Daniel Stone, Two Fingers, Chano Dominguez,
Brian Setzer, Ibeyi.